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Hommes, femmes, couples... ils sont 75, dans le bocage Virois, à accueillir une centaine d’enfants, suite à une décision administrative ou judiciaire. Pour quelques mois voire plusieurs années, ces professionnels, salariés du Département, accompagnent au quotidien des jeunes âgés de quelques semaines à 21 ans. « Quand j’ai pris la décision de faire ce métier en 2014, mon mari m’a tout de suite soutenue. Il faut une cohésion familiale pour le bien de tous », indique Sonia, qui héberge une petite fille de 5 ans ½ depuis quelques mois. Un travail passionnant, mais parfois difficile pour cette ancienne assistante médicale : « il y a des hauts et des bas, d’où l’importance d’être suivi. Quand c’est plus compliqué, la référente est là pour faire le relais. »
Un soutien nécessaire
Au Pôle Accueil Familial de la Circonscription d’action sociale (CAS), quatre référents – deux assistantes sociales, deux éducateurs spécialisés – sont chargés de l’accompagnement des situations d’accueil. Tiers entre les assistants familiaux et les parents, ils sont notamment garants du parcours des enfants et du respect de la place et des droits des parents. « On fait des entretiens régulièrement. Il y a un vrai travail derrière, on n’est pas seuls, c’est important. Quand on a la tête dans le guidon au quotidien, cela nous permet de prendre du recul », reconnaît Sonia.
Regards croisés

Choyer l’enfant, le faire participer à la vie de la famille, suivre sa scolarité… sans jamais se substituer à la figure parentale : une mission complexe qui nécessite sensibilité et neutralité. « C’est un vrai métier. L’assistant familial est acteur d’un projet travaillé avec les équipes. L’objectif étant d’accompagner un retour dans la cellule familiale quand cela est possible », explique Sabrina Mézange, adjointe à la responsable de la CAS du Bocage. Pour Catherine, assistante familiale depuis 21 ans, « entre les jeunes et les ados, le travail est différent. Quand on accueille des ados, ils ne parlent pas forcément de ce qui ne va pas : on apprend à le découvrir. J’essaie d’établir une relation de confiance, les pousser à faire autre chose et à se construire un réseau d’amis. »
Médiations
Du droit de visite médiatisé dans un lieu de rencontre parents-enfants, jusqu’à l’accueil séquentiel, les liens entre parents et enfants sont régulés par les référents. « Je privilégie une relation apaisée avec les parents : le travail se fait plus facilement. On ne juge jamais leur situation. Plus la relation est apaisée, plus l’enfant sera mieux, c’est une posture professionnelle », affirme Sonia. Outre l’accompagnement individuel, plusieurs rencontres sont organisées par l’équipe d’accompagnement : échanges réguliers avec la psychologue, conférences, groupes d’échange et groupes de travail à destination des assistants familiaux… « Une fois par trimestre, mes ados participent à un groupe de jeunes majeurs au Pôle. Ils y partagent les premières démarches afin d’être autonomes », explique Catherine.
Des liens qui subsistent

« Lorsque les difficultés sont réglées, même en partie, lorsque le parent a repris sa place de parent, le retour peut être envisagé », précise Sabrina Mézange. Un retour sans arrachement pour les professionnels, qui, bien souvent, conservent des liens avec les enfants. « J’ai régulièrement des nouvelles de jeunes que j’ai pu accueillir. Cela se passe bien, je suis très à l’écoute : pour moi, chacun a son histoire, et pas une histoire », défend Michel, assistant familial depuis deux ans. Un retour progressif encadré à chaque étape par le Département. « Toute préconisation du Pôle est adressée par le responsable territorial, garant de l’orientation et du projet de l’enfant accueilli, auprès du juge et des parents. »
Le Département recrute actuellement une quarantaine d’assistants familiaux sur l’ensemble du département. Si vous êtes intéressés, renseignez-vous auprès de votre circonscription d’action sociale. |
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